Publié le 28/11/2018 Par Dominique Primault

À huit jours de la clôture du scrutin des élections professionnelles de la fonction publique, le 6 décembre, les militants CFDT, encouragés par l’ensemble de l’organisation, jettent toutes leurs forces dans la bataille. Au moment où nous écrivons ces lignes, des actions de terrain en direction des agents ont lieu au centre hospitalier de Calais, des militants font le tour des écoles primaires et des collèges de Beaune, des opérations de visibilité se déroulent devant un hypermarché de Nanterre ou de Roye. Les réseaux sociaux Facebook ou Twitter regorgent d’exemples d’équipes qui se mobilisent. Pour Mylène Jacquot, secrétaire générale de la CFDT-Fonctions publiques, « ce qui se joue lors de ces élections, c’est le type de syndicalisme qui arrivera en tête dans la fonction publique. Un syndicalisme proche des gens, proche des préoccupations des agents, et capable de construire ce que nous vivrons demain ». Un syndicalisme de proximité, à l’image de sa campagne.
Faire voter les adhérents et les sympathisants, une priorité
Il reste dix jours pour aller chercher les électeurs. Et tout d’abord, les adhérents. En 2014, par négligence ou étourderie, des voix ont manqué parmi un électorat qui semblait pourtant acquis à la CFDT. Dommage. Lors du décompte de 2017, seuls 20 000 suffrages lui faisaient défaut pour coiffer la CGT en tête du classement des organisations syndicales, public privé confondus. Selon le secrétaire confédéral Thibaut Sellier, la méthode pour faire le plein des voix, « c’est aller voir les adhérents et les sympathisants, leur expliquer les procédures de vote et rappeler nos revendications ». Bref, occuper le terrain. D’autant plus que le vote électronique, qui constitue la principale modalité d’expression de choix avant le vote à l’urne – 60 % des votes se feront sur internet – peut déstabiliser certains électeurs. Les passages terrain permettent de les rebooster. De vive voix, il est plus simple de demander aux adhérents ou sympathisants s’ils ont reçu leurs données d’activation de compte par mail, de leur conseiller de consulter éventuellement leurs spams, de les inciter à ouvrir leur compte le plus rapidement possible, de le faire avec eux si besoin… Finalement, de pousser l’accompagnement jusqu’au bout. D’autres initiatives sont prises tous azimuts pour appuyer ces démarches de proximité. Les fédérations de la fonction publique ont lancé des campagnes de SMS à destination de leurs adhérents, des pages de publicité encartées dans CFDT Magazine rappellent l’importance du scrutin, quinze pastilles vidéos – « On ne vous promet pas la lune mais des résultats », « Et si on s’occupait des contractuels ? » « Vous avez dit bienveillance ? » – ont été réalisées pour être largement partagées sur les réseaux sociaux par tous les militants connectés, une opération de phoning sera organisée du 29 novembre au 6 décembre… Avec le même objectif : appeler à voter CFDT et à faire voter CFDT.
La campagne fait germer des adhésions
Cette dernière ligne droite doit conclure en beauté quatre ans d’efforts consentis par les équipes CFDT. « Le Centre hospitalier universitaire de Rouen fait des tournées jour et nuit depuis 2014 pour coller au plus près des aspirations des agents, souligne Ève Rescanières, secrétaire générale de la CFDT-Santé-Sociaux. Aujourd’hui, c’est un argument de campagne pour montrer que ce souci du contact direct n’est pas opportuniste ni le seul fait des élections. » Un message parfaitement reçu par les agents : lors de la campagne fonction publique, la Fédération Santé-Sociaux a enregistré 1 200 adhésions, soit trois fois plus qu’en 2014. Même constat du côté de l’Éducation nationale. « Tous les clignotants sont au vert sur Gasel », se félicite la secrétaire générale du Sgen, Catherine Nave-Bekhti. Un signe encourageant qui se vérifie dans les réunions d’information syndicale. « À Nantes, nous avons accueilli 240 personnes lors d’une rencontre sur les neurosciences et en Alsace 400 agents se sont inscrits pour un débat sur la grande pauvreté. » Idem du côté de la Fédération Interco, où l’on insiste sur l’accueil des équipes dans les services et la motivation de militants qui veulent gagner une légitimité de terrain pour pousser un dialogue social trop souvent à l’arrêt dans les communes. « Il faut absolument que le taux de participation renforce nos positions, insiste la secrétaire générale, Claire Le Calonnec. Les militants ont parfaitement compris que le 6 décembre, c’est la fin du vote. Que tout se joue les jours précédents. La campagne a été organisée dans ce but. » Une campagne lancée largement en amont. Le 26 octobre, les listes de candidats ont toutes été déposées. Dans tous les champs de la fonction publique, elles sont plus nombreuses qu’en 2014. Cette performance offre la possibilité à plus d’agents de déposer le bulletin CFDT dans l’urne. Reste à transformer l’essai. C’est le défi des derniers jours.