Par Thibaut Chéreau Le 9 décembre 2019 à 18h57
En sous-effectif depuis plusieurs mois, ils ont manifesté ce lundi. Le maire assure que les recrutements se poursuivent.
« Enfants en danger », « la couche est pleine ». Pancartes en mains, plusieurs dizaines d'agents du service petite enfance de la ville de Montigny-le-Bretonneux ont manifesté leur ras-le-bol ce lundi, devant la mairie pour alerter sur le manque de personnel dans les crèches.
Montigny-le-Bretonneux, le 9 décembre. Les puériculteurs et éducateurs de jeunes enfants demandent que les onze postes vacants soient pourvus. LP/Thibaut Chéreau
11 postes à pourvoir
« On ne demande pas d'augmenter le nombre de postes mais que les postes vacants soient pourvus », explique Thérèse Lodé, secrétaire générale CFDT pour les intercommunalités des Yvelines. Interrogée à ce sujet, la mairie indique que 11 postes sont actuellement à pourvoir sur les 175 que compte le service petite enfance. « La commune propose 450 lits, c'est la meilleure offre de places de crèche par habitant des Yvelines, justifie Jean-Luc Ourgaud, maire (DVD). Le manque de personnel est le revers de la médaille ».
En plus de leur fatigue physique et psychologique, les agents affirment que la sécurité des enfants n'est parfois plus assurée. « On s'est déjà retrouvés à deux puéricultrices pour 19 enfants, glisse Mélanie. Selon la loi, il doit y avoir un adulte pour huit enfants qui marchent et même un pour cinq s'ils ne marchent pas. »
Une situation que nuance Jean-Luc Ourgaud. « Tout le monde agit avec professionnalisme, indique l'élu. Les directrices des centres prêtent main-forte aux équipes, nous avons aussi recours à l'intérim. » Une situation mal vécue sur le terrain. « Je me suis déjà retrouvée à endormir une vingtaine d'enfants à la chaîne alors qu'ils ne me connaissaient même pas, regrette Christine, directrice adjointe d'une crèche de la ville. Le téléphone n'arrête pas de sonner car il faut en plus remplir les fonctions de direction. »
Une pénurie de puériculteurs en Île-de-France
Selon les puéricultrices interrogées, si la municipalité peine à recruter c'est que les offres ne sont pas assez attractives. « Les conditions de travail ne donnent pas envie aux nouveaux embauchés de rester, explique Nadège. Sans compter que des mairies des alentours payent plus. » Pour Jean-Luc Ourgaud, l'attractivité des postes ne pose pas problème. « Les agents sont payés sur 13 mois et demi, plus d'une trentaine de personnes ont été recrutées en 2019. »
Le maire pointe la pénurie de puériculteurs en Ile-de-France et la concurrence des crèches privées. La municipalité va affecter deux puéricultrices au remplacement des agents absents. Les annonces de postes à pourvoir vont également être mises en avant pour tenter d'attirer les candidats.