Publié le 29/06/2017 • Par Claire Boulland • dans : A la Une RH, France, Toute l'actu RH
La gazette des communes
La Fédération des intervenants en risques psycho-sociaux (FIRPS) a profité du salon Préventica, mercredi 21 juin 2017, pour rappeler aux employeurs publics que si le coût de la prévention peut rebuter, le retour sur investissement n'est pas négligeable.
En matière de risques psycho-sociaux (RPS), « la situation est plus inquiétante dans le secteur public que dans le privé ». C’est le point de vue de François Cochet, président de la fédération des intervenants prévenant ces phénomènes (FIRPS) (1), exprimé au cours d’un état des lieux dans la fonction publique, mercredi 21 juin 2017 au salon Préventica.
« Cette question est encore trop peu abordée au regard de l’enjeu car certains employeurs publics considèrent que le cadre de la collectivité est, quoi qu’il arrive, bien mieux que celui de l’entreprise. Ils sont dans le déni! », tâcle-t-il. Le président perçoit aussi chez les employeurs « une crainte de mettre en lumière les failles de leurs organisations ».
Prix de la prévention
Selon l’estimation de François Cochet, la fonction publique représenterait seulement 2% des clients des cabinets de conseils en prévention des RPS. Et « dans la territoriale, on évangélise dans le désert », résume David Mahé, président de Stimulus, cabinet de conseils membre de la fédération.
Le président de la FIRPS note toutefois que sa fédération est de plus en plus contactée par des employeurs publics. Mais cela s’arrête souvent là. « On le sait, les collectivités territoriales font attention à leurs dépenses. Cela se vérifie dans leurs appels d’offres auxquels nous répondons. Nous sommes souvent effarés par le manque d’exigences dans leur cahier des charges, la faible qualité des prestations attendues. Sans surprise, c’est généralement l’offre la moins chère qui l’emporte… »
Or, pour le président de la FIRPS, c’est faire le mauvais pari que de raisonner ainsi. « Certes le coût de la prévention peut rebuter. Mais il faut penser en termes de retours sur investissement sur cette thématique : un agent qui n’a pas la boule au ventre en se rendant à son poste ne concourra pas au taux d’absentéisme de sa collectivité. »
Vision superficielle du travail des agents
Dans la fonction publique territoriale, il tire la sonnette d’alarme sur le cas des travailleurs sociaux et les agents territoriaux spécialisés des écoles maternelles (ATSEM), « confrontés à la détresse des usagers et pas, ou du moins pas assez, formés à la gestion de ces situations ». « Il y a souvent une vision superficielle de ce que font ces agents », déplore-il.
Et d’analyser plus largement : « Trop souvent, le management public s’inspire sans discernement des pratiques des entreprises et met en place des organisations du travail basées sur la défiance. » François Cochet constate par exemple que « les employeurs prescrivent dans le détail la manière dont doit être réalisé le travail, recherchent l’efficacité par la juxtaposition de prescriptions individuelles et accordent un poids important au contrôle et au reporting ». « C’est une forme de dénigrement de la fonction publique, un conflit de valeurs qui cause des RPS. »
Cet article est en relation avec les dossiers
- « Plan de prévention des risques psychosociaux, où en est-on ? » - Club RH - Paris
- Baromètre Bien-être au travail 2014 : le malaise croissant des territoriaux
- Baromètre Bien-être au travail dans la FPT 2016 : coup de fatigue chez les territoriaux
- Baromètre exclusif - Bien-être au travail : Les clignotants passent au rouge
- Enquête bien-être au travail 2015 : dans les collectivités locales, rien ne va plus !
- La prévention des risques psychosociaux (RPS) est-elle devenue une priorité ?