La Gazette des Communes / Publié le 16/05/2014 • Par Claire Chevrier • © D.R
Alors que la MNT (Mutuelle Nationale Territoriale) fêtait ses 50 ans en 2014, son président, Alain Gianazza mettait en avant, dans une interview à la Gazette, les priorités de la mutuelle : l’accès du plus grand nombre à la santé et à la prévoyance et la généralisation de la couverture maintien de salaire des territoriaux. Il alertait également sur les déséquilibres économiques qui menacent les instruments de solidarité.
(Extrait)
"Pourquoi estimez-vous que les territoriaux sont exposés à un risque de précarité important?
Sur le plan de la protection sociale, les fonctionnaires ne sont vraiment pas bien protégés. Les collectivités n’ont pas l’obligation de participer à la souscription de contrats de prévoyance et de complémentaire santé, alors qu’au 1er janvier 2016, le secteur privé, lui, devra proposer à tous ses salariés un contrat collectif aidé.
En 2013, un agent sur trois a renoncé à des soins, notamment à cause d’une couverture sociale insuffisante. De plus (en 2014), la moitié des agents ne sont pas couverts par une garantie prévoyance. Ils sont donc en situation de risque, puisque, après trois mois d’arrêt de travail cumulés sur les douze derniers mois, ils tombent en demi-traitement. Or, 80 % des agents de la fonction publique territoriale sont de catégorie C, avec un salaire moyen net de 1 500 €. En cas de maladie longue, ils ne perçoivent plus que 750 € net par mois, un revenu en deçà du seuil de pauvreté (1).
Quelles solutions préconisez-vous ?
Il faudrait réussir à généraliser la couverture prévoyance des territoriaux, afin que les agents ne soient pas mis en situation de précarité en cas de maladie. La participation de l’employeur est un levier important car, si elle est significative, les agents souscriront. Cela permettrait également de mieux mutualiser le risque, car l’adhésion n’étant pas obligatoire, ce sont souvent les agents qui ont déjà des problèmes de santé qui souscrivent..."