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Souffrir au travail n'est pas une fatalité : Le choix ! (2)
Par : Christophe Déjours
(extraits choisis)
Si, après le bref aperçu de l'akrasie paresseuse, vous souhaitez en savoir plus sur l'akrasie sthénique, caractérisée par l'exigence de rendre raison de l'incohérence, allons-y !
Pour qu'elle ne remette pas en cause le clivage, cette argumentation ne doit pas procéder d'une délibération personnelle. Elle est empruntée à l'extérieur sur la base de phrases toutes faites, de formules de café du commerce, de slogans ou de stéréotypes. « C'est comme ça, on ne peut pas faire autrement » ; « c'est le système, on n'y peut rien » ; « ce sont les ordres, on a pas le choix » ; « il faut être réaliste » .
Ces deux formules de la lâcheté (akrasie paresseuse et sthénique) font flores aujourd'hui dans les entreprises car elles sont plus économiques, elles permettent de vivre à la fois selon une règle morale et d'être opportuniste. Et grâce à cela de rester en bonne santé.
De ce point de vue, le prêt-à-penser, mis à disposition des travailleurs par le coaching leur ouvre une voie nouvelle. Il favorise l'akrasie paresseuse dans la mesure où il n'exige rien des individus qui consentent à collaborer sans être rattrapés par les contradictions entre ce que leur dicte leur sens moral et ce à quoi ils participent, de fait, dans la réalité de leur pratique professionnelle.
Il offre aussi des slogans prêts à l'emploi nécessaire à l'akrasie sthénique, où l'excellence et la performance économique travestissent la trahison de soi en recherche légitime de rentabilité (…)
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